« Amuse-toi. C’est le meilleur conseil que je puisse te donner. Si tu y parviens, c’est gagné. Arrête de tout prendre au sérieux. Prends un peu de recul et vis cette épreuve comme un jeu. C’est bien ce que c’est, n’est-ce pas ? Un jeu. Il n’y a rien à perdre, seulement des choses à expérimenter. »
Les dieux voyagent toujours incognito, Laurent Gounelle, Éditions Pocket (Point Deux)
Ce positionnement, plutôt ces propositions résonnent dans notre manière de voir et de pratiquer l’ACT. En effet, ils soulignent deux aspects prépondérants : le côté ludique et l’expérience.
D’un côté, cette tendance ludique augmente, lorsqu’elle est pratiquée avec respect et prise en compte de la souffrance, l’alliance thérapeutique et la mise en ACTION.
D’un autre côté, “Se centrer sur l’expérience” permet de sortir de la contrainte du résultat qui échappe parfois à tout contrôle. Le but est alors d’expérimenter et mettre en mouvement des comportements qui vont dans le sens des valeurs, et ce quel que soient les évènements internes du moment. Ces actions vont générer de l’information. L’observation et la récolte de cette dernière vont permettre par ajustements successifs et progressifs (essais-erreur) de trouver une suite de petits pas qui vont nous rapprocher d’une vie plus riche et pleine de sens.
L’ACT est donc un cadre qui permet d’incorporer des approches nombreuses telles que cette perspective du clown. Elle s’incorpore parfaitement dans cet ensemble en s’accordant avec les dynamiques en présence. En effet, le clown est une invitation à se libérer des convenances, des règles, des croyances dans un mouvement de prise de distance. Au travers de ces mouvements, il nous propose de rejoindre nos fragilités, nos fractures et nos faiblesses, en les accueillant et les incorporant dans notre posture. Il constitue un media de défusion, un catalyseur de prise de recul dans une position humble, impliquée et parfois amusée.
Le clown se meut comme uns “surfeur” prêt à s’adapter, en toute fléxilibité, aux évènements de la scène ou de la vie pour en jouer. Il demeure dans l’instant présent, moment après moment, dans cette juste distance à soi, à l’autre et au contexte dans lequel il évolue. Il nous invite par sa démarche à se recentrer sur le corps et sur les sensations qui s’y bousculent, nous libérant d’un possible diktat de la pensée.
Le clown n’est pas (uniquement) un être comique, même s’il le devient parfois au travers du regard que nous portons sur lui.
Dans le mot clown on peut y déceler un terme qui fait référence : soit “au clown blanc, soit à “l’auguste”, soit à l’art pratiqué par l’ensemble des clowns.
Le premier, le « Clown Blanc » constitue la norme sociale, il ne fait pas nécessairement rire. Il suit certaines règles dans une démarche qui apparait plus emprunte de rigidité.
Le second, appelé Auguste est ce célèbre personnage au nez rouge. Ce prénom particulier trouve sa justification dans ses origines. En 1880, la légende raconte qu’un garçon de piste serait rentré légèrement éméché (ou peut être complètement IVRE) sur la piste. Pas très agile dans ces déplacements, il aurait trébuché et suscité des rire fournis dans le public. Ne comprenant pas ce qui se trame, il aurait regardé avec un air ahuri et hébété, provoquant une salve de rire redoublant d’intensité. Plus il témoignait son étonnement béat et plus les réactions étaient vives. Le public scande alors “AUGUST, AUGUST, AUGUST” qui signifie idiot en Allemand… amenant l’éclosion de ce personnage au nez rouge qui rappelle l’ébriété.
Ces deux personnages, nous rappelle aussi que c’est dans la juxtaposition des différences que nait la conscience des choses. Il n’existe pas de Yin sans Yan, de jour sans nuit, etc… L’existence de l’un suppose, renforce et justifie la présence de l’autre. En tant qu’être humain complexe, la tristesse permet la joie, l’empathie permet la colère,… Le clown nous rappelle tout cela aussi en nous permettant de ne pas s’embourber dans une lutte inutile.
« L’attitude clown » est de prendre tout ce qui se propose à vous car ces sensations sont des possibilités de jeu et d’« être ». Un clown, s’il est triste, c’est un clown triste, s’il est heureux, c’est un clown heureux, s’il se sent idiot, c’est un clown idiot. Il prend toutes les émotions qui s’offrent à lui. Il les accepte, les accueille et en joue ! » JC. Seznec
C’est de tout cela dont je vous propose d’expérimenter au cours de cette formation : à partir d’explications, de situations pratiques, de cas cliniques et de présentations d’outils et d’exercices afin de pouvoir pratiquer l’ACT par le clown avec vos patients.
Venez vous offrir la possibilité de vivre cette expérience multi-dimensionnelle en participant à l’atelier “ACT et clown” qui aura lieu à Bruxelles au REPOS DES CHASSEURS les 01 et 02 avril 2015.
Propos basés sur le livre de JC Seznec et E. Ouvrier-Buffet
Pratiquer l’ACT avec le clown : thérapie d’acceptation et d’engagement
Editions DUNOD