Science et Meditation de Pleine Conscience - Mindfulness

Une étude récente (1), publiée dans le « Psychological Bulletin », a rassemblé et mis en évidence les résultats de 163 études différentes.

Ces dernières suggèrent que la pratique quotidienne de la méditation de pleine conscience a un effet positif substantiel sur certains facteurs psychologiques tels que l’anxiété et le stress.

Qu’est ce qui provoque nos inquiétudes ?

L’inquiétude est normale et fait partie de notre vie, certains appelleront cela lorsque c’est efficace de la prudence ou de l’anticipation.
Les scientifiques soutiennent que notre cerveau a évolué vers un « biais négatif » ce qui signifie que nous sommes plus attentifs aux menaces qu’aux opportunités.

Nous sommes susceptibles de détecter des informations négatives plus rapidement que les positives. Dès lors, nous avons généralement un niveau d’anxiété de fond car notre cerveau surveille en permanence notre environnement, tel un système d’alarme prêt à se déclencher au moindre signe suspect.

Quels sont les effets positifs de la mindfulness ?

Une autre étude (2) a été menée par des chercheurs de « l’Université du Massachusetts Medical School ».
Celle-ci révèle que l’enseignement de la pleine conscience à un groupe de personnes présentant un niveau d’anxiété clinique a permis à 90% de ces derniers de réduire significativement leur niveau d’anxiété et de dépression.

Ce serait dans nos gènes !

D’un point de vue évolutionniste, notre attention sélective et orientée vers des menaces potentielles, était d’une grande utilité pour nos ancêtres.
En effet, ils vivaient dans un environnement extrêmement menaçant et croisaient chaque jour des prédateurs redoutables qui mettaient leur vie en péril.

La sélection naturelle a favorisé les plus prudents.
Les plus inquiets signalaient un danger au moindre bruit dans les buissons prêt à fuir ou à combattre.
Ils craignaient le pire et peut être pensaient à quelque chose comme : « Tigre à dents de sabre ! Fuyez ! ».

Grâce à cette tendance, ils étaient plus susceptibles de survivre et de transmettre leurs gènes de « crainte, incertitude, angoisse, alarme et agitation » jusqu’à nous (même si neuf fois sur dix, le bruit était sans doute rien de plus qu’un écureuil!).

En parallèle, vivaient nos autres ancêtres qui ne s’inquiétaient pas autant, pour qui le bruissement signifiait qu’ils avaient enfin trouvé un écureuil pour le déjeuner.
Même s’ils avaient raison 9 fois sur 10, il suffisait de se tromper une fois pour que les conséquences leur soient fatales : moins nourris ils pouvaient se reproduire, morts aucune transmission de gênes n’était possible.

Bien que l’environnement ait changé et qu’actuellement de telles menaces sont inexistantes dans nos sociétés modernes, nos cerveaux ne se sont pas encore adaptés à ces nouvelles conditions.
Ils sont toujours à l’affut de menaces et de raisons pour s’inquiéter.

Comment la pratique de la pleine conscience peut-elle vous aider à gérer votre anxiété?

En général, plusieurs études ont démontré que la méditation avait un effet significatif dans ‘’l’amélioration de notre relation avec l’anxiété’’.

Plus particulièrement, un groupe de chercheurs américains a examiné de quelle manière la mindfulness pouvait aider à gérer l’anxiété chez des personnes présentant des problèmes divers tels que : souffrances psychologique liées au cancer, troubles alimentaires et anxiété sociale…

Ils ont examiné 39 études scientifiques, totalisant 1 140 participants et ils ont découvert que les effets bénéfiques de la pleine conscience étaient généralisables à de nombreuses autres difficultés.

En effet, lorsque vous pratiquez et intégrez la pleine conscience dans votre quotidien, vous apprenez comment gérer les difficultés et le stress en général. (3)

Comment réduire l’effet négatif des « préoccupations » ?

Les plus grands « stressés » parmi nous présentent souvent une plus importante réactivité dans une partie du cerveau appelé l’amygdale qui déclenche entre autres « les réactions de peur* ».

Les neuroscientifiques de l’Université de Stanford (4) ont découvert que les personnes qui pratiquent la méditation de pleine conscience durant le programme de 8 semaines étaient plus aptes à réduire la réactivité de cette zone du cerveau.
D’autres chercheurs de l’université d’Havard (5) ont mis en évidence que la mindfulness peut physiquement réduire le nombre de neurones présents dans cette partie du cerveau impliquée dans le déclenchement de la peur*.

* Peur dans ce contexte pourrait signifier aussi inquiétudes, appréhensions, craintes, stress, anxiété, frayeur, préoccupations, soucis, tourment, trac, etc.

References

1. Sedlmeier, P., Eberth, J., Schwarz, M., Zimmermann, D., Haarig, F., Jaeger, S., & Kunze, S. (2012). The psychological effects of meditation: a meta-analysis. Psychological Bulletin. 138, 6. 1139-71.
2. Kabat-Zinn, J., Massion, A. O., Kristeller, J., Peterson, L. G., Fletcher, K., Pbert, L., Lenderking, W. & Santorelli, S. (1992). Effectiveness of a meditation-based stress reduction program in the treatment of anxiety disorders. American Journal of Psychiatry. 149. 936-943.
3. Hofmann, S. G., Sawyer, A. T., Witt, A. A., & Oh, D. (2010). The effect of mindfulness-based therapy on anxiety and depression: A meta-analytic review. Journal of Consulting and Clinical Psychology. 78, 2.169-183.
4. Goldin, P. R., & Gross, J. J. (2010). Effects of mindfulness-based stress reduction (MBSR) on emotion regulation in social anxiety disorder. Emotion. 10, 1. 83-91.
5. Hölzel, B.K., Carmody, J., Evans, K.C., Hoge, E.A., Dusek, J.A., Morgan, L., Pitman, R. & Lazar, S. (2009). Stress reduction correlates with structural changes in the amygdala. Social Cognitive and Affective Neuroscience. 5. 11-17.