Un guide pratique d’auto-coaching pour les professionnels de l’accompagnement.
Lors de nos discussions, nous nous interrogions sur nos valeurs au sein d’ACT Thérapie et l’une d’elles est apparue comme essentielle à nos yeux :
l’acte de TRANSMETTRE ET DE PARTAGER
Nous avons réfléchi, ensuite, à comment incarner au mieux cette valeur dans un cadre professionnel et au sein des offres d’ACT-Thérapie.
L’idée de « Boostez votre pratique avec l’ACT » s’est progressivement imposée car elle venait à la rencontre de nos desiderata.
Cette formule permet de proposer certaines de nos connaissances et de nos pratiques à des personnes qui, comme nous, travaillent dans le monde de l’accompagnement. Il était important aussi pour nous que l’idée d’intégration apparaisse dans une perspective d’évolution et non de révolution.
En effet, nous voulions que notre proposition permette d’interroger et d’enrichir une pratique déjà existante, LA VOTRE.
De plus, grâce à vos retours et à leur prise en considérations nous adapterons nos propositions.
Sommaire:
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Les 6 Modules en quelques mots
Au travers des 6 modules vous allez donc parcourir l’ACT à la lumière de votre quotidien professionnel et inversement. Il s’agit d’une possibilité de coaching de pratique, d’un voyage dans le pays de la thérapie d’acceptation et d’engagement. Cela ne constitue, en aucun cas, un modus operandi stricte et rigide, tout au plus un guide que vous pouvez flexibiliser à votre manière.
En cours de route, en lisant et en complétant les modules, vous apercevrez l’Hexaflex et ses 6 dimensions interreliées (défusion, acceptation, pleine conscience, les Soi’s, les valeurs et les actions engagées) ainsi que la matrice, la boussole et bien d’autres modèles qui vous guideront dans votre découverte progressive de vos besoins.
Vous rencontrerez des métaphores classiques et inédites de l’ACT, vous apprendrez à construire vos propres métaphores et à utiliser celles de vos patients/clients. Vous trouverez également des exercices audios de pleine conscience et de visualisation que vous pourrez écouter et reproduire et nous vous proposerons quelques clés vous permettant de réaliser vos propres exercices. Le récit sera parsemé de surprises, de conseils pratiques, de moments d’observation et de réflexion.
Zoom sur le premier module
Dans ce premier module, nous allons prendre le temps « de prendre le temps » avant de nous engager dans ce parcours. En effet, bien souvent lorsque nous avons beaucoup de choses à accomplir, « il est intéressant de ralentir pour aller plus vite ».
Dans cette optique, nous allons ensemble prendre le temps de mettre en avant les pré-requis et de poser le cadre. Ces derniers constituent des facilitateurs d’apprentissage très intéressants. Ils construisent un environnement humain, professionnel et efficace tout en participant à un plus grand confort de travail.
Dans un premier temps, vous serez amener à définir votre position par rapport à ces différents modules, livrer vos attentes et évaluer l’investissement que vous êtes prêt à consacrer à cette aventure.
Ensuite, nous poserons le cadre d’une manière assez particulière avec comme objectif de permettre d’installer pour vous (et vos clients ensuite) un espace d’apprentissage qui permet de prévenir les obstacles, de faciliter les modifications et d’ouvrir les POSSIBLES. Cette partie introduira également l’importance du langage comme outil d’évolution.
En ACT « traditionnel/orthodoxe », on va essayer de prendre conscience du diktat du langage et s’en dégager pour recouvrir une plus grande FLEXIBILITE.
En ACT Thérapie, nous utilisons également le langage pour favoriser le changement. Nous avons adapté, pour ce faire, des outils de la thérapie des possibles ou orientée solutions (Bill O’Hanlon).
Nous prendrons soin de relier cette perspective à l’ACT à travers une relecture des outils avec la théorie des cadres relationnels (TCR), dans les modules suivants.
Nous terminerons cette première partie par « où et comment commencer en ACT ? » agrémenter de quelques remarques et astuces qui accompagnent cette question.
Installer vous confortablement dans vos sièges, attachez ou non votre ceinture, respectez ou non ces consignes. Nous sommes, d’ores et déjà, ravis d’avoir fait ce bout de chemin avec vous.
VERS DE NOUVELLES PERSPECTIVES
Si vous lisez ces lignes, c’est que vous avez marquer votre intérêt pour cette approche.
Vous pratiquez donc, vraisemblablement, “l’art de la psychothérapie” et/ou de l’accompagnement en formation ou en coaching et vous désirez, éventuellement, y adjoindre une dimension supplémentaire.
Peut-être êtes-vous curieux et désireux de découvrir quelque chose de nouveau. Peut-être êtes-vous un peu tout cela en même temps. Ou pas…
Vous ne verrez pas de nouveaux paysages, ni de nouveaux cas à résoudre. Vous arpenterez, vraisemblablement, un chemin déjà parcouru, croiserez les mêmes personnages. Vous pouvez vous demander quel est alors l’intérêt de poursuivre votre lecture et de consacrer du temps à parcourir quelque chose que vous connaissez déjà ?
Vous auriez raison de vous poser cette question. Vous auriez aussi raison de considérer ce jugement avec légèreté et ne pas lui laisser guider votre parcours professionnel. Nous espérons que vous irez au delà, que vous déambulerez dans les mêmes sentiers et que vous y VERREZ DE NOUVELLES PERSPECTIVES.
Section 1 – Au début, il y avait le commencement…
…Puis la suite pris le relais.
Avant de vous immerger dans cette aventure, prenez un temps…
1. Métaphore : AVANT DE PLONGER DANS LE BAIN, il faut …
En effet, avant de se plonger dans le bain on vérifie s’il y a de l’eau, si celle-ci est à la bonne température, si nous avons à portée de main les produits indispensables à une bonne hygiène ou/et à un moment de plaisir, on y rentre généralement avec un peu de prudence pour éviter les chutes …
Avant de partir en vacances, on fait ses valises (parfois à la dernière minute), on vérifie si on a nos pièces d’identité, nos billets, on va jeter un coup d’oeil à la météo sur place …
Allez-vous débarquer en disant : « Je veux apprendre ! Je veux apprendre ! » assoiffé de nouveautés, de trucs, d’astuces, d’outils «super puissants» ou permettre à cette nouveauté de se dévoiler à son propre rythme ?
Allez-vous débarquer tels des touristes joyeusement détroussés au premier tournant, juste heureux d’arriver ?
Et pourquoi pas ? Si tel est le cas, vous avez, tout à fait raison et je vous propose alors de passer à l’étape suivante, les lignes ci-dessous ne vous seront d’aucune utilité.
2. Métaphore : LE POTAGER
Vous pourriez envisager cet apprentissage comme un POTAGER dans lequel les légumes poussent à leur rythme au gré des saisons.
Pour optimiser leur croissance, il faut le garder à l’oeil et y retourner fréquemment pour enlever les mauvaises herbes et récolter les fruits et légumes arrivés à maturité.
Ensuite, il faut semer à nouveau en fonction de la temporalité et des saisons, entretenir et mettre en place les conditions optimales pour que chacune des plantes puissent s’épanouir au mieux de ses possibilités. Il faut également permettre à la terre de se reposer, la laisser quelques temps en jachère, afin qu’elle puisse à nouveau nourrir les graines que vous lui confierez.
Nous vous proposons de vous poser certaines questions, de ménager certains espaces avant de nous plonger dans ce processus.
En effet, avant de partir, il est important de planifier, baliser, préparer le voyage en laissant des zones de flexibilité et de flou, en prévoyant des temps d’action et des temps de repos.
Les questions qui vont suivre, peuvent être adaptées pour être utilisées avec vos clients avant qu’ils ne se mettent en action dans la thérapie, pour ce faire, vous avez la liberté de changer les mots et les enchaînements. Un cadre posé avec soin permet un travail et un accompagnement plus efficace et plus confortable.
3. Métaphore : La pleine conscience des casseroles de l’existence
Moment de pleine conscience
Écoutez en cliquant sur le lien suivant le moment de ralentissement et d’observation qui vous est offert de pratiquer activement sans bouger.
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A présent, lisez les questions qui suivent en tentant d’y répondre du mieux que vous le pouvez.
Accordez-vous un de ces moments précieux, un temps de repos, qui se différencie d’un temps mort, un moment d’observation et permettez-vous de vous poser les questions suivantes :
Quelles choses aurais-je à régler pour rendre mon voyage plus confortable, profitable (ranger mon cabinet …) ?
Nous parlons ici des casseroles : ces choses, ces actions,… que je laisse traîner derrière moi, qui font du bruit dès que je me met en mouvement et qui rendent mes actions moins souples.
QUATRE type de casseroles*
- Les casseroles émotionnelles :
Quelles sont les émotions qui me taraudent et que je n’ai pas encore pris le temps de regarder bien en face? Quelles actions devrais-je mettre en place pour me sentir plus confortable? - Les casseroles factuelles :
Quelles démarches administratives, rangement, organisation, aménagement.. devrais-je accomplir pour augmenter mon bien-être? - Les casseroles santé, bien-être … :
Quelles démarches devrais-je accomplir pour me sentir mieux et me prendre en charge à ces niveaux? - Les casseroles inter-actionnelles :
Qu’est ce que je laisse traîner entre moi et une personne et que j’aimerais changer?
Appeler une amie car elle me manque et que j’ai envie de la voir, régler un conflit avec mon boss en posant des limites claire …
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* Vous avez des fiches en téléchargement qui peuvent être imprimées et qui vous permettront de travailler cette partie avec suffisamment de place.
4. AUDIT DE VOTRE ZONE DE TRAVAIL*
Mes patients
- Avec quel(s) patient(s), ai-je ou suis-je en train de rencontrer des difficultés actuellement ?
- Quelle(s) émotion(s) ce(s) patient(s) suscite(nt) chez moi ?
- Quelle(s) pensée(s) émerge(nt) lorsque je suis en contact avec ce(s) patient(s) ?
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Mon cadre professionnel
- Quel(s) est (sont) mon (mes) cadre(s) professionnel(s) ? (par exemple, privé, hôpital, groupes, conférences)
- Notez 5 règles que vous désirez respecter ou faire respecter lorsque vous pratiquez dans votre cabinet (ou autre) ?
(exemple: ponctualité, écoute, bienveillance,…) - Notez (faites une croix), vis-à-vis de celles-ci, le degré de flexibilité sur 100 (0 pas du tout flexible – 100 tout à fait flexible)
- Si je devais en une phrase définir ma position actuelle en tant que thérapeute / accompagnant, quelle serait-elle ?
- Ai-je du temps pour incorporer ce qui va suivre dans ma vie déjà bien remplie ?
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« Booster votre pratique » et MOI*
- Quelles sont les pensées présentes en moi lorsque je pense à « Booster votre pratique » ?
- Quelles sont mes attentes par rapport à ces modules ?
- Quelles sont mes objectifs ?
- Quel temps je m’accorde pour accomplir cela ?
- A quoi je m’engage en suivant ce cursus (action engagée) ?
- Quels freins vais-je devoir surmonter en me mettant en action et en me donnant le temps d’incorporer cette approche dans mon travail ?
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Vous pouvez choisir de répondre à ces questions par écrit (ce qui se révèlera le plus efficace) ou y penser.
Relisez votre production, et au cours de votre relecture, prenez un peu de temps pour chaque réponse en vous posant la question suivante :
Après relecture, ce qui est clair pour moi est : … * (Cf téléchargment)
De l’urgent important à … l’important non-urgent
Soyez attentif, en tant que professionnel de l’accompagnement, à rester aussi dans l’important. Dans nos métiers, il peut arriver que nous fonctionnions majoritairement en répondant aux éléments de notre environnement qui activent la croyance : « je dois faire cela maintenant ».
Des clients en souffrance, des mails ou des messages qui s’accumulent. On les gère et on les règle du mieux que l’on peut mais parfois cette tendance masque petit à petit les sens et les valeurs de choses.
Urgent – Important | Urgent – Non Important |
Important – Non Urgent | Non Urgent – Non Important |
[su_note note_color= »#F8F8F8″]Bonus ebook pdf : De l’urgent à l’important[/su_note]
Vous pourriez, si vous le souhaitiez, remplir ce tableau pour vous-même en complétant l’exercice correspondant disponible en annexe.
[su_note note_color= »#F8F8F8″]« Personnellement, j’exerce avec plaisir ma fonction de thérapeute et je répond aux questions de mes clients et aux demandes dans des délais raisonnable. Cependant, à une certaine période je consultais 6/7 et je perdais petit à petit le recul et l’attrait. Je commençais à être un thérapeute en série et la qualité de mon travail ainsi que mon implication en pâtissaient. Il est important pour moi, de courir, de voir des amis, de prendre du temps avec mon épouse, de faire des formations, d’écrire des livres,… de l’important non urgent.» David V.[/su_note]
[su_note note_color= »#F8F8F8″]Bonus ebook pdf : Obtenez les fiches de coaching hebdomadaires de l’urgent à l’important[/su_note]
Section 2 – LE CADRE DU CADRE
Vous voilà à l’aune d’un parcours qui vous amènera dans les méandres passionnants de la Thérapie d’Acceptation et d’Engagement.
Le terme méandre est volontairement utilisé car il correspond au trajet que vous allez vivre dans les prochaines semaines. Il ne s’agit pas de vous livrer un énième “ACT pour les nuls”, ayant une certaine utilité, mais plutôt de vous emmener en balade à la découverte des différents processus de l’ACT.
Deux questions sont souvent posées par les personnes qui découvrent l’ACT : « Par quoi commence-t-on ? la défusion, l’engagement ? » «Comment introduit-on l’ACT vis-à-vis du client ? ». Ces questions sont bien entendus légitimes.
Elles découlent, entre autres, de la manière dont l’ACT est généralement pédagogiquement présenté : en sections et en chapitres.
Ce type de découpage a déjà été réalisé par de nombreux confrères extrêmement compétents tant au niveau de la connaissance que du partage de l’ACT. Dans cette optique, nous recommandons particulièrement ces quatres ouvrages suivants :
- La pleine conscience en thérapie de Kelly Wilson
- La Thérapie d’Acceptation et d’Engagement de Monestes et Villatte
- Passez à l’ACT de Russ Harris
- ACT : applications thérapeutiques, Livre collectif aux Editions Dunod
Ce que nous vous proposons est différent. Ici tout sera abordé dans une continuité et chaque élément ouvrira sur un autre qui permettra de le définir et de le travailler. Cela se déroulera un peu comme en thérapie : on suit le mouvement et on dévoile et divulgue les informations au fur et à mesure des échanges.
Le cadre et le paradoxe de la structure
Au cours de votre chemin, vous serez peut-être pris dans le paradoxe de la structure :
« Si j’ai de la structure j’éprouve de la difficulté à la déstructurer pour l’utiliser de façon fonctionnelle, par contre si je n’en ai pas je ressens le besoin de sa présence ? »
Toute interaction en vue d’un apprentissage nécessite un cadre qui permettra de favoriser l’intégration et l’application des éléments abordés. Vous trouverez donc ci-dessous quelques éléments qui permettent d’installer pour le thérapeute/formateur un espace qui ouvre les possibles et agit préventivement sur les « résistances » éventuelles.
Nous l’utilisons comme cadre de formation et aussi comme cadre thérapeutique. Parcourez-le et soyez prêt à le modifier et à l’adapter à vos besoins afin de vous l’approprier.
- Je suis là pour apprendre
- Certaines situations d’apprentissage sont inconfortables
- J’accepte que je serai à certains moments inconfortable
- Certaines de mes questions resteront en suspens
- J’agis pour me donner les meilleures chances de changement et d’apprentissage
- Je suppose que je vais me tromper, et que, par approximations successives, j’atteindrai mon but
- Je vais axer mon attention le plus possible sur mes actions et non sur le résultat qui souvent ne dépend pas que de moi
- Tout est expérience et source d’informations et la seule manière de rater une expérimentation est de ne pas la mener du tout
- Pour ranger une pièce, il faut temporairement la déranger. Si je laisse tout à la même place rien ne change, si je dérange tout trop vite dans tous les sens, il me sera plus difficile de la ranger
- Je sais que je ne comprendrai pas tout, car si je comprends tout – tout de suite, c’est que je sais déjà et donc que je n’apprends pas
- Je vais observer ce qui se passe en moi et que j’aurais pu appeler RÉSISTANCE
- Une résistance n’apparait que si quelque chose change
- Si je résiste, je ralentis et je prends le temps de l’observer
- Si je résiste, c’est que j’apprends
1. Le rythme
Afin de potentialiser au mieux cet outil, vous devez présenter les points du cadre un à un en parlant lentement et en attendant que votre client valide le point évoqué. Soyez donc attentif aux mouvements de la tête, à l’expression du visage. Notez les signes d’approbation avant de continuer.
Vous remarquerez que nous prévenons toute une série d’évènements possibles (se sentir inconfortable, échouer,…) et les relions à une perspective d’évolution. Dès lors, l’échec devient un signe de mieux, être hésitant et douter, la preuve que l’on apprend.
Vous pouvez faire suivre ce cadre d’un texte d’engagement que vous pouvez demander de lire et signer. Cette étape peut-être adaptée à votre contexte de travail tant au niveau du fond que de la forme. Voici le texte que nous vous proposons.
[su_note note_color= »#F8F8F8″]Je valide les éléments présents dans le cadre qui me permettront de mener mon entreprise à bien au plus proche de ce que je juge important pour moi. Je m’engage à y rester attentif(ve) durant l’ensemble des modules/séances afin de rendre les points proposés pour moi.[/su_note]
« L’important n’est pas uniquement ce que je reçois/perçois, il est aussi ce que j’accomplis avec les informations transmises. »
Cela rejoint cette phrase de GASTON Bachelard « l’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire ».
En quoi poser un CADRE est-il important ?
Répondez à la question suivante :
Quels sont les éléments qui me portent à croire que cette action préalable n’est pas utile ?
(soyez le plus exhaustif possible : 10 éléments minimum)
2. LES PARAS…
Le client, lorsqu’il se présente, possède une histoire personnelle, des attentes, des jugements … ainsi qu’une certaine appréhension et des tonnes de questions déclarées ou sous-jacentes : Sur qui vais-je tomber ? Vais-je me sentir à l’aise ? Ce n’est pas normal d’avoir besoin de quelqu’un pour avancer dans la vie ! Ne va-t-il pas considérer que mon problème n’est pas si important ? Que va-t-il penser de moi ? Va-t-il savoir m’aider ? Vais-je être capable de me livrer ? Ne va-t-il pas interpréter ce qui se passe ? Suis-je fou ou bien anormal ?
Ce sont les PARAS de la thérapie qui gravitent et tournent autour de notre travail. Si nous n’y faisons pas attention et que notre cadre est poreux, ils repiquent et s’immiscent dans la relation thérapeutique et dans les possibilités de changement, agissant à ce moment comme des «PARAsites».
Nous allons donc anticiper leurs venues pour transformer leur action potentiellement freinante en levier du changement à l’aide de paradoxes utiles.
Par exemple, « l’inconfort est un signe de mieux » est un paradoxe utile.
POSER LE CADRE permet de vivre les obstacles à venir de façon plus confortable pour le praticien et plus utile pour le client.
Lorsque nous mettons les personnes en action vers ce qui compte vraiment pour elles, client et thérapeute réfléchissent ensemble aux obstacles internes ou externes qui surgiront si ils se dirigent et agissent vers leurs objectifs.
L’inconfort comme signe annonciateur d’évolution
Dans ce début de processus nous avons fait la même démarche en prévoyant qu’un inconfort risque de se glisser. Nous allons même plus loin en supposant que cet inconfort va survenir, que sa présence sera synonyme de mouvement. Son absence signale de la stagnation, un statut-quo avec des données et des perspectives que nous avons maintes fois abordés dans de nombreuses circonstances.
A ce propos, Kelly Wilson a une position assez intéressante :
« Si tu veux discuter, va boire un verre avec un(e) ami(e). Si tu n’en as pas, va dans un bar et paye un verre à quelqu’un, parfois ils feront semblant de t’écouter et de s’intéresser à ce que tu dis. En plus, c’est moins cher qu’un PSY et beaucoup plus sympathique.» Kelly Wilson « la pleine conscience en thérapie »
Dans un processus thérapeutique ACT, nous allons ralentir et observer ce qui est présent, nous allons à la rencontre des émotions. Nous allons proposer au client de rester présent, quels que soient les mouvements internes, pour cesser de tourner en rond dans une lutte sans fin.
Au cours des séances, nous serons en présence des pensées, des émotions, et leur détection sera l’occasion de ralentir pour les accueillir du mieux que nous le pouvons, autant pour nous que pour le client.
3. La danse de la thérapie
A propos de « cadre », j’aimerais attirer votre attention sur deux points importants :
LA THERAPIE est UNE IMPROVISATION dans une structure.
Cette improvisation implique une ADAPTATION à ce qui se présente et quand cela se présente dans votre lieu d’exercice professionnel.
Ces éléments soulignent l’importance de cette structure et le temps consacrée à sa construction. On prévient au départ que certaines personnages risquent de sonner à la porte pendant le travail que nous allons faire ensemble.
Ces entités n’aurons pas toujours “une belle gueule” mais leur apparence extérieure peu avenante annonce souvent que nous sommes proches d’un changement.
Comme le dit Rainer Maria Rilke « Peut-être que tous les dragons de notre vie ne sont que des princesses qui attendent de nous voir heureux ou courageux » « Lettre à un jeune poète », Editions Gallimard, 2003.
Donc, à chaque fois que se présente ces visiteurs incongrus, ouvrons leur la porte et annonçons à haute et intelligible voix « Bienvenue changement ! ».
Tango et danse dans la thérapie
L’accompagnement est, également, une danse, tel que le tango, il y a autant de manières de le danser qu’il y a de danseur. Et comme dans toute danse, il y a une connexion et un ballet d’interactions et de mouvements flexibles qui résultent d’une adaptation à l’autre dans l’instant.
Cette danse nécessite une surface, l’accord des danseurs pour initier ce ballet, un pas de base, un positionnement clair et flexible. Une posture trop rigide ou trop flexible rendrait tout mouvement difficile voire impossible.
Que se passerait-il si, dans une danse, vous n’écoutiez plus la musique ? Que se passerait-il si vous étiez happé par vos pensées, par le prochain pas à faire ? Que se passerait-il si vous ne teniez plus compte de votre partenaire, de ses réactions ou non réactions, si vous ne preniez plus en compte le contexte avec les autres danseurs et les limites de la salle…
Ce ne serait pas très fonctionnel*, n’est-il pas ?
Faites-vous parfois cela dans votre thérapie ? Si oui, dans quelles circonstances ?
ENGAGEZ-VOUS QU’ILS DISAIENT…
Pour susciter l’engagement, il est important de permettre le désengagement.
Afin de parfaire ce point crucial dans l’implémentation d’une relation particulière et avant de clore cette partie, je désire attirer votre attention sur les questions suivantes :
- Qu’est-ce qui vous ferait quitter cette formation « Boostez votre pratique avec l’ACT» ?
- Qu’est-ce qui ferait de cette expérience de formation une expérience inconfortable ?
- Comment allez-vous réagir si cela arrive ?
- Qu’allez-vous faire ou ne pas faire, si en cours de processus, vous constatez, à un certain moment, que vous tournez en rond, que vous ne faites qu’aborder des choses que vous connaissez déjà, que vous vous ennuyez, que vous ne comprenez pas tout ?
- Que pourriez-vous ou pourrions-nous mettre en place dans ce cadre qui vous permettrait d’avancer lorsque vous aurez l’impression d’être bloqué ?
[su_note note_color= »#F8F8F8″]Bonus ebook pdf : Obtenez les fiches de coaching Engagement[/su_note]
Dans cette partie, nous agissons, encore une fois, à titre préventif. Nous balisons le départ, nous permettons le désengagement, nous l’abordons et le démystifions. La fin d’une relation fait partie de la relation comme la mort fait partie de la vie.
Nous abordons des moments qui seront peut-être moins agréables dans le déploiement du changement et prévoyons ensemble les stratégies les plus efficaces possibles pour y faire face.
4. Métaphore Boris et Dylan
Vous le savez certainement mais notre cerveau n’apprécie que modérément le flou. Laissez moi vous raconter une histoire pour étayer ces paroles :
«Chers amis férus de (pré)-histoire, le récit ci-dessous comporte plein d’éléments qui vous paraitront incongrus et vous feront réagir. Ces point sont présents pour égayer le récit, l’important étant principalement la fonction et non la forme.»
« En des temps très reculés, dans la pampa d’une terre peuplée de bêtes aux crocs acérés, évoluaient déjà des hommes qui devaient s’ajuster et s’adapter à un monde hostile.
Dans ce cadre “accueillant”, Boris et Dylan avaient pris l’habitude d’aller à la cueillette ensemble.
Boris, l’enjoué, avait un tempérament plutôt optimiste et une tendance à ne pas trop se méfier. Il préfère l’action à la prudence. Dylan, lui, plus circonspect, demeure dans l’observation et l’expectative, il préfère la sagesse d’une attente bien calibrée et moins valeureuse au danger mortel d’une trop grande hardiesse.
Bien que différents, ils apprécient partir ensemble des heures durant à la recherche de mets pour eux et leurs tribus. En route, ils aiment échanger les derniers ragots sous forme de borborygmes structurés qu’eux seuls comprennent.
Mère prudence et cousin insouciant…
Ce jour-là au loin ils aperçurent un framboisier, Boris, alléché, désira immédiatement aller se servir et se pourléchait déjà du gout et du plaisir que provoqueraient ces mets très appréciés de lui-même et de ses contemporains.
Il prit néanmoins le temps d’écouter, non sans impatience les recommandations de son ami Dylan. Afin de faciliter votre compréhension, nous avons traduit les borborygmes en un langage que nous espérons plus proche du vôtre :
« Nous ne voyons pas bien ce framboisier au loin. Il se peut que derrière celui-ci se cache un prédateur prêt à t’attraper et te dévorer. Tu ferais bien de réfléchir avant de te précipiter. Il y a peut-être un danger…”
Boris opine du chef et s’élance en courant vers cet eldorado, sésame de la satiété. Après 15 minutes, il revient avec de nombreuses framboises.
Arrivés “à la grotte” ils sont accueillis en héros et Boris profitent avec les autres de cette bombance en se goinfrant de fruits.
Quelques jours plus tard, il repart avec Dylan en quête de nourriture. Et là ils retombent derechef dans la même configuration : un framboisier semble se dessiner au loin, promesse de monts et merveilles à celui que se saisira de sa production.
Après le plaisir il y a…
A nouveau Boris, fonce. 15 minutes plus tard, il revient le sourire aux lèvres, des framboises dans les dents, admirant la mine déconfite de Dylan. Dans la tribu c’est la fête ce soir là. Boris s’endort rassasié et content. Nos deux compères rééditent à plusieurs reprises cette aventure avec les mêmes conséquences.
Un jour, cependant, quelque chose de différent se produisit. Après avoir briefé Boris sur les dangers d’un buisson qui pourrait cacher un tigre, il laissa partir son compère non sans inquiétude.
Cette fois-ci Boris ne revint pas après 15 minutes, ni après 30, 45 minutes…
Dylan décide de rejoindre la grotte, espérant y croiser son acolyte au sourire satisfait. Boris n’est pas là. Il n’eut plus jamais de nouvelles de son ami. Probablement dévoré par un tigre. Il fit donc la seule chose prudente à faire à ce moment là : Accueillir les femmes de son ami.
Et il vécu anxieux et eu beaucoup d’enfants …»
Dylan notre vénérable aïeul
Actuellement nous sommes un peu tous les descendants de Dylan, dont nous avons hérité la prudence face au flou. Cette position est plus favorable à la survie de l’espèce qu’un optimisme exacerbé.
Actuellement, notre cerveau continue à suspecter la présence d’un tigre dans la broussaille lorsque les choses sont un peu floues ou ambiguës. Dans ce cas là, il nous lancera des signaux d’alerte, il tentera de nous maintenir en vie car tel est son rôle. Même si actuellement, vous en conviendrez, il y a beaucoup moins de tigres tapis dans l’ombre d’un «ascenseur, d’une réunion d’équipe, d’un supermarché, d’une voiture,…»
En posant un cadre solide, vous pourrez limiter les effets de cette tendance naturelle et normale de votre cerveau et l’impact que cela pourrait avoir sur l’accompagnement. Vous prévenez le patient que cela peut ou va arriver, que c’est normal et indispensable lorsque l’on teste quelque chose de nouveau.
Section 3 – Les mots clés
- Le cadre
- Le changement peut être inconfortable (les 14 points du cadre)
- La thérapie est une improvisation dans une structure
- L’acte d’accompagnement est comparable à une danse
RESUME MODULE I ET PERSPECTIVES
Nous voilà partis pour une aventure qui nous permettra d’aborder l’ACT de manière intuitive permettant une évolution et une intégration dans votre pratique préexistante. Nous aborderons les grands processus de l’ACT au fur et à mesure au travers notamment de l’HEXAFLEX et d’autres modèles.
Dans ce premier module, le cadre ainsi que le début et l’introduction de la thérapie sont plus particulièrement abordés.
Nous avons tenté de vous faire vivre l’ACT en le faisant vibrer à la lumière de votre quotidien privé et professionnel.
Le cadre a été posé en 14 étapes qui permettent d’installer un climat d’apprentissage qui soit le plus propice possible. L’ACT se différencie de certaines approches qui privilégient la discussion traditionnelle.
En ACT, elle est bien entendu présente comme dans tout rapport humain mais ne signifie pas que l’on travaille réellement à des changements de perspectives et à des modifications de patterns comportementaux. Ils sont parfois comparés ou apparentés avec du BLABLA que nous pouvons tout aussi bien avoir avec notre meilleur ami.
Cela souligne l’importance du cadre qui permet un plus grande flexibilité, une improvisation dans une structure. Il va augmenter l’engagement, prévenir l’inconfort du changement et ouvrir les possibles. Le temps octroyé à celui-ci est tout aussi important pour le client que pour le thérapeute. Il permet de ralentir pour aller plus vite.
CE QUE JE VAIS RETIRER, RETENIR ET APPLIQUER
Fermez les yeux et voyez ce qui vous vient en tête lorsque vous pensez à ce premier module, quelque soit la manière de le pratiquer
Mes é-mots-ions
Quelles émotions et consorts sont associées à ce module ? Surligner ou cochez ce qui correspond à votre état actuel dans le tableau suivant.
C’est intéressant de fournir une liste aux patients car cela permet d’élargir le vocabulaire émotionnel, de le nuancer et de le coupler avec plusieurs états. De cette manière on ressort du «je vais BIEN» ou «je ne vais pas bien» pour entrer dans quelque chose de plus multiforme, de nuancé tels que : «je peux peut être triste et confiant en même temps, avec une note d’espoir». Je ne suis pas que triste.
En ACT, de cette manière, on élargit le focus attentionnel et on ressort des mots prisons. Cela est intéressant également avec les personnes anxieuses ou dépressives qui présentent de nombreuses «distorsions cognitives» telles que des maximisations et des surgénéralisations.
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[su_note note_color= »#F8F8F8″]Bonus ebook pdf: Le tableau des émotions[/su_note]
Lorsque vous avez choisi entre trois et cinq émotions notez
son intensité de 1 à 100 – sa potentielle influence sur votre journée de 0 à 100 – votre degré d’acceptation à leur égard de 0 à 100.
Comment allez-vous orchestrer ces apprentissages pour en faire un tout cohérent pour vous ?
Qu’allez-vous mettre en pratique ultérieurement ?
Quand allez-vous mettre cela en pratique ?
Je m’engage à mettre cela en pratique le (jour)….. à (heure précise par exemple 12h57)….
Quelles pensées vais-je devoir affronter dans ce parcours ?
Quelles émotions vais-je rencontrer sur le chemin ?
Quelles excuses vais-je inventer pour remettre à plus tard mes actions ?
Comment vais-je me convaincre que ces excuses sont valables et avancer quand même ?
Exercice supplémentaire pour ceux ou celles qui désirent réellement changer et qui se sont donner les moyens de le faire :
Ecrivez-vous une lettre qui raconte tout ce que vous aurez changer dans deux semaines. Ce que cela vous aura apporté et ce que cela aura apporté aux patients ou tout autre personne.
Après ces deux semaines de mise ne pratique, et d’attention quotidienne, j’ai pu expérimenter…
Next Step
- Tous les jours notez les petits changements dans votre pratique
Aujourd’hui j’ai agis de manière différente dans…
Au bout de deux semaines répondez aux questions suivantes :
- Qu’avez-vous mis en pratique ?
Durant ces deux semaines j’ai mis en pratique… - Qu’avez-vous affronté comme pensées, émotions, sensations (PES) ?
En cours de route, j’ai croisé les PES suivantes … - Comment avez-vous dépasser ces éléments pour aller vers ce qui compte pour vous ?
J’ai eu la possibilité et la capacité de dépasser en deux semaines les pensées, les émotions et les sensations en me permettant de …
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Merci pour toutes ces infos, voici une bonne lecture. J’ai appris différentes choses en vous lisant, merci à vous. Fabienne Huillet