Pourquoi est ce que les contes de fées se terminent toujours par ces mots : « ils vécurent heureux… », couperets annonciateurs d’une suite aux courbes vaporeuses, on devine sans pour autant en savoir plus.
Voyons cela de plus près…
Si les livres ne parlent pas de la félicité qui suit le malheur ce n’est pas par manque d’intérêt, le bonheur mobilise et passionne les foules depuis bien longtemps.
Déjà et encore, Socrate l’abordait dans l’Euthydème, sous forme d’un dialogue avec Clinias, se livrant à son exercice favori, le questionnement (socratique) :
« SOCRATE (S) – Est-il vrai que nous autres, hommes, nous voulons tous être heureux ? Cela est stupide, sans doute, de poser des questions pareilles; car qui ne veut pas être heureux ?
CLINIAS (C) – Personne.…. »
Ensuite, lorsque du bout des doigts on tape « bonheur » sur Google, instantanément nous obtenons environ 98.700.000 résultats (je n’ai pas tout lu et n’en connais donc pas toute la pertinence).
Bon apparemment, le manque d’intérêt pour le bonheur comme cause possible est éludé. Quid, dès lors de cet état de fait ?
Continuons l’investigation…
Nous pourrions imaginer que le bonheur est une histoire de rêve et qu’il demeure plus agréable et moins frustrant à fantasmer qu’à vivre réellement.
Là encore, le doute plane sur cette hypothèse. En effet, laissez le choix à une majorité d’entre nous entre rêver une vie ou vivre un rêve, beaucoup se placeront dans la deuxième catégorie…
Antoine de Saint-Exupéry dans les Cahiers de Saint-Exupéry (1900-1944) nous parle de « Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. »
Victor Hugo, en verve, prend la plume et surenchérit « S’il existe une réalité qui dépasse le rêve, c’est ceci : Vivre. » ; Les Misérables – 1862.
Tous les écrivains ne sont pas unanimes mais une pléthore encense cette vie directe et consciente qui englobe le rêve et le bien-être.
Bon alors, peut-être qu’il n’existe pas, qu’il ne constitue qu’une légende ou un mythe, un gentil monstre du Lochness, un Yeti de nos contrées,…
A ce sujet certaines études et recherches ont été menées. Dans un article, Diener et Diener (1996) ont fait un tour des informations disponibles dans la littérature. Ils ont conclu que la majorité des personnes se situent au-delà du point médian dans l’échelle du bonheur et ce y compris les individus avec un désavantage ou un handicap.
Encore une fois, apparemment, la piste est corrompue car plusieurs l’auraient déjà aperçu dans le ciel et en témoigne quotidiennement, et cela même au sein d’une humanité à tendance plus équilibrée.
On raye progressivement les éléments de la liste, et ce faisant, elle se réduit petit à petit à peau de chagrin.
La vérité serait-elle ailleurs ?
Serait-elle simple et accessible ?
Ces contes de fées qui nous narrent des malheurs incommensurables, nous révèlent-ils d’autres éléments ?
Et pourquoi pas !
Ces histoires nous annoncent vraisemblablement que le bonheur existe, sous une forme à définir, qu’il est possible et accessible, mais qu’il vaut mieux aller à sa rencontre que de le découvrir dans des écrits…
En lisant ces quelques lignes, vous dites certainement que cela vous le saviez déjà ?
Très bien même excellent.
Vous savez que le bonheur est une éventualité, vous vous risqueriez même à le considérer comme possible.
Etant donné que la vie ne ressemble pas à un conte de fée, prenez votre plume et écrivez votre propre fin de l’histoire.
Prenez votre vie et amenez là au travers de vos valeurs et de vos actions engagées au plus proche de ce qui ressemble pour vous à une existence riche et pleine de sens.
Et souvenez-vous que la vie apporte plus à ceux qui profite le plus de ce que la vie leur apporte.
« Alors bonne chance, bon courage et bon…heur » – Christophe André
Ce texte est inspiré de l’excellent livre de Christophe André paru aux éditions Odile Jacob (poches) « Vivre heureux : la psychologie du bonheur ».
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