Définition et processus de la thérapie d'acceptation et d'engagement

Traditionnellement, la définition trône au commencement d’un article. C’est donc de cette manière que nous introduirons la thérapie d’acceptation et d’engagement en empruntant les mots de deux de ses représentants.
 
Frédérick Dionne et Cristel Neveu abordent l’ACT de la manière suivante dans leur article consacré à cette thérapie.
 
« Sur le plan clinique, l’ACT ajoute une couleur humaniste-existentielle aux thérapies comportementales et cognitives en adoptant des thèmes qui rappellent l’acceptation inconditionnelle de Rogers en insistant sur l’importance d’une existence pleine de sens (comme la logothérapie de Frankl) et en mettant l’accent sur la notion de « moment présent » (comme la Gestalt). Toutefois, elle diffère des autres approches par ses fondements philosophiques et théoriques. L’ACT ne vise pas directement les symptômes du client en cherchant à modifier la fréquence des phénomènes psychologiques douloureux (pensées, émotions, etc.), leur contenu (p. ex. modifier une pensée irrationnelle en pensée rationnelle) ou leur forme (p. ex. transformer une sensation de tension en relaxation). Elle cherche plutôt à intervenir sur la manière dont le client aborde l’émergence de ses phénomènes intérieurs pour qu’ils ne l’empêchent plus d’agir en direction du sens qu’il veut donner à sa vie. Elle est donc « comportementale » par l’importance accordée à l’activation comportementale dans ses objectifs thérapeutiques. »
 
Le processus qui consiste à travailler le contenu d’une pensée en essayant de le changer peut s’avérer au mieux contre productif. En effet, la nature même du langage le rend inévitable : pour ne pas y penser je dois penser à ne pas y penser et dès lors j’y pense. (Hayes et al., 2001).
 
Il en résulte que les efforts quotidiens pour modifier, mettre à l’écart les phénomènes psychologiques (ou physiques) peut résulter en un combat intérieur contre des manifestations dont il cherche à se distancer après les avoir jugés négatives. A ce moment, l’individu peut entrer dans une lutte au sein de laquelle il risque de placer des stratégies de contrôle et ou de fuite afin d’atténuer ou supprimer l’inconfort perçu.
 
Dans la même optique, il peut également faire en sorte d’éviter les situations potentiellement à même de les faire ressurgir.
Cet évitement expérientiel a souvent comme conséquence de limiter le répertoire comportemental de l’individu et d’engendrer une certaine rigidité psychologique. Cette rigidité s’oppose au sein de la thérapie d’acceptation et d’engagement et de la langue française à la notion très importante de flexibilité psychologique qui permet d’ouvrir le répertoire d’action face à une situation donnée.

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