Cet article fait partie d’une suite consacrée à l’action engagée | Le sommaire se trouve ici: L’action engagée vs l’inaction
« Un voyage à mille lieues commence toujours par un premier pas »
(Ceci est un proverbe surexploité qui perd en force de frappe et en puissance. Alors, proverbes du monde entier, révoltez-vous contre le diktat de la bonne phrase qui vous fait travailler plus pour gagner moins – pensée fusionnée d’un proverbe militant)
Qu’est-ce qu’une action engagée dans la thérapie d’acceptation et d’engagement ?
Entrer dans l’action engagée signifie poser des actions efficaces guidées et motivées par des valeurs dans des domaines de vie de plus en plus larges. L’action engagée se différencie de la loi interne, de la règle rigide, étant donné qu’elle permet de déployer des actions modulables. Cette flexibilité permettra de s’adapter aux contraintes de chaque situation, ancienne ou nouvelle, et maintenir ou modifier un comportement en fonction des impératifs.
Placer dans son quotidien de telles actions nous approche d’une vie pleine de sens, elles nous approchent, sans jamais les atteindre, de ce qui importe pour nous : nos valeurs.
L’accompagnement dans l’engagement va, entre autres, consister à motiver le client à poser des actions dans les sphères valorisées.
Dans de nombreuses expériences menées par le client/patient, l’engagement impliquera de se maintenir en mouvement vers les valeurs par un ensemble d’actions tout en accueillant les expériences internes désagréables.
Synopsis ou quick tour d’horizon de la méthode
Nous utiliserons les valeurs, déjà définies précédemment, pour définir les objectifs, et ensuite décomposer ces objectifs en actions spécifiques.
Nous proposerons au patient d’entamer la réalisation de ces démarches.
Ces expérimentations seront, également, l’occasion d’identifier les obstacles aux actions perçus par le patient/client.
Une fois ces difficultés identifiées, internes ou externes, le patient/client se redirigera dans l’action engagée, prévenu et apprêter pour accepter, défusionner,…
Quand ? Où ? Comment ?
En tant que thérapeute nous pouvons observer et entendre des actions engagées au cours de toute séance. Parmi celles-ci, entreprendre une thérapie ressemble très fort à une action engagée. Ensuite, les exercices de défusion, de pleine conscience, mettre en exergue et discuter d’un sujet douloureux, réaliser la tâche prescrite par le psychologue sont tous des actions engagées . Si on tend les oreilles, nous pourrons percevoir toute une série de pas que le patient/client pose en direction de ce qui compte pour lui. Parfois l’ensemble est un peu désordonné, peu clair, confus, cela manque parfois de coordination, souvent également ces actions sont abandonnées en route car elles réveillent de vieux démons (lien).
Cependant, les actions engagées ne sont généralement pas visibles ni mis en évidence sous les feux de la rampe, elles demeurent latentes et inexploitées tant que nous n’avons pas clarifié les valeurs.
Si nous revenons au bus, l’engagement est de tourner le volant vers les valeurs que nous avons déterminées et qui nous servent de balises. Elle consiste à actionner la pédale d’accélérateur en gardant l’œil sur le parcours et en se dirigeant vers les objectifs à court, moyen et long terme.
Cet itinéraire va la plupart du temps réveiller des pensées, des émotions, des sensations internes qui vont nous distraire et tenter de nous faire ralentir, changer de route ou s’arrêter.
Elles vont nous raconter des histoires de « tu ne vas pas y arriver », des « et si … avec plein de conséquences négatives », « elles vont réveiller des vieux souvenirs d’échecs », « des phrases assassines »,…
Ici encore, la pleine conscience, l’acceptation et la défusion seront des précieux alliés pou maintenir le cap sans basculer dans une lutte interne « qui tourne en rond ».
Dans l’énoncé d’actions engagées, nous pouvons incorporer (ou pas) certaines interventions comportementales plus traditionnelles telles que l’apprentissage des compétences, l’exposition et la désensibilisation, l’utilisation du renforcement comportemental pour la dépression, etc.
Nous pouvons (dans le sens « avoir la capacité » et non « avoir la permission ») également transmettre par exemple comment faire face à une crise, la résolution de problème, l’auto-apaisement mais aussi l’affirmation de soi, les compétences de communication ou de résolution de conflits. Ne mettez pas au placard ou à la brocante les bonnes vieilles recettes cognitives et comportementales qui ont bourlingué et fait leurs preuves, laissez-les bien rangées dans un placard et sortez-les lorsque le besoin et la nécessité frappent à la porte.
Dans le cadre d’une thérapie ACT toutes ces interventions sont cohérentes aussi longtemps que ces compétences vont se placer au service d’une vie consciente et axée sur les valeurs.
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