Présentement, la notion d’évitement expérientiel correspond à des essais de se soustraire aux expérimentations psychologiques (pensées, émotions, sensations physiques), en essayant de modifier la forme, le fréquence , l’intensité ou l’exposition à ces évènements psychologiques (HAYES & al. 1996).
La fonction des évitements n’est pas uniquement d’échapper à un contexte mais ils ont également comme conséquence que les évènements psychologiques gênants ne feront pas leur apparition.
« Si j’évite de monter dans le métro ce n’est pas uniquement pour éviter un endroit ou j’ai déjà vécu une crise de panique mais également pour ne plus ressentir ses sensations extrêmement désagréables d’accélération de mon rythme cardiaque, cette impression d’étouffer, les sueurs associées,… »
L’évitement possède donc une fonction d’évitement de ce qui est ressenti ou pensé.
De l’autre côté, une notion différente placera plus la personne dans une perspective de flexibilité psychologique : cet élément est l’acceptation.
Butler er Ciarrochi (2007) la définissent de la manière suivante “Consentir à faire l’expérience d’évènements psychologiques (pensées, émotions et sentiments, souvenirs) sans avoir à les éviter ni les laisser influencer indûment son comportement. »
Ce terme est malheureusement en train de se transformer en une notion tarte à la crème, sauce orientale, reprise et exploitée par la presse grand public. Englobée dans un effet de mode, on perd l’importance et l’impact de ce processus qui ne doit et ne peut être confondu avec la résignation.
Accepter est ensoi une démarche très active qui consiste à faire la démarche d’accueillir ce qui se présente. Il s’agit d’aller au contact avec ce qui fait peur, ce qui fait honte, ce qui gêne. Dans la lignée de l’ACT, l’acceptation constitue un pas vers un changement important pour de nombreux patients. Hayes définit cette notion comme “la curiosité détachée comme celle que peut avoir un enfant pour un insecte enfermé dans un bocal”(HAYES, 2007)
Avant de l’aborder en séance, le thérapeute pourra explorer avec son patient le bilan de la lutte. Il va mettre en exergue les coûts et bénéfices des stratégies d’évitement et de contrôle (appelée aussi le « désespoir créatif »). Généralement, la balance penche à long terme du côté de l’inefficacité et d’un prorata temps consacré résultat obtenu très insuffisant. Vous pouvez demander au patient :
« Imaginez, maintenant, que vous êtes un financier soucieux de la pérennité de son entreprise (ça existe), vous venez de vous rendre compte qu’elle investissait beaucoup dans le marché de l’évitement et que malgré tous ces efforts consentis, les difficultés reviennent sans arrêt : plainte des clients, perte de clients, retard de livraison, lourdeur administrative,… Vous voyez que ce n’est pas un problème d’implication de ses employés, au contraire, leur investissement est sans faille et inlassablement répété. Si vous étiez ce financier au grand cœur. Que feriez-vous ? Resteriez-vous dans votre coin sans rien dire pour ne pas les effrayer ? Hésiteriez-vous à les bousculer gentiment et graduellement car depuis toujours on agit de la sorte ? »
La métaphore du tir à la corde avec un monstre peut permettre à ce moment d’inviter de l’intérieur le patient à prendre la décision de lâcher ce fil qui le maintient lié dans l’illusoire impression que ce combat possède une issue et l’accompagner dans son accueil actif des invités dérangeants.
Accueillir les hôtes indésirables peut parfois être une alternative. L’acceptation pourrait dans ce cas aider à passer moins de temps dans la lutte et l’évitements et favoriser la centration dans l’instant présent sur ce qui est vraiment important pour soi.
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Des infos pertinentes et qui vont droit au but.
Merci pour le partage.