Archives de l’auteur : Dr. Olivier Bernard

ACT en Médecine Générale : exemple d’une malade atteinte de constipation chronique

Josiane, patiente de 43 ans,  me consulte pour un problème de constipation dont elle souffre depuis « toujours ». Pour l’instant, elle le gère vaille que vaille avec son hygiène de vie. Faire de l’exercice physique, manger légumes, fruits et céréales complètes, boire beaucoup d’eau, dont de l’eau tiède à jeun, tout cela l’aide quand elle est coincée. Elle a par ailleurs déjà « tout » essayé.

Nous abordons la question sous l’angle de l ‘ACT.

Les valeurs en jeux sont la santé (elle est là pour ça), la légèreté et l’autonomie.

ACT en Médecine GénéraleLa souffrance physique qu’elle ressent dans son corps, s’apparente à une lourdeur, un ballonnement.
Quand elle se retrouve aux toilettes, et que par hasard, un de ses enfants, ou son mari lui parle ou même fait un peu de bruit à proximité, elle se retient et  la pensée que « c’est fichu, cela ne sortira plus » lui traverse l’esprit. D’ailleurs, « elle a toujours été constipée ». Ce qu’elle ressent s’apparente à de la peur d’avoir honte au cas où on la surprendrait.
Depuis aussi longtemps qu’elle puisse s’en souvenir, l’activité de déféquer ou d’avoir des flatulences, « ça ne se fait pas ». On n’en parle pas, c’est grossier, on se cache pour les exercer, et pour peu que l’on ne soit pas strictement seul, on se retient. Si on m’entendait, quelle honte…!
A mesure qu’elle nomme les pensées, elle réalise déjà comme elle a pu se laisser tyranniser par son esprit et elle repère les amalgames entre certains mots/jugements et la fonction en elle-même.

Décodons cela sur la matrice: Continuer la lecture

La matrice d’une mère de famille

La matrice d'une mère de familleDans le cas qui suit, nous allons étudier l’anatomophysiologie d’un incident de la vie quotidienne et de l’hémorragie de privation expérientielle qui en fut la conséquence. Si vous pensez vous reconnaître dans cette histoire, j’espère que vous n’êtes pas seul(e), elle se veut uni-vers-elle 😉

Judith est mère de deux enfants: Théo, 12 ans et Lila 10 ans et demi. Elle vit seule avec eux une semaine sur deux. Son ex-mari Jérôme s’est occupé des enfants pendant le week-end, elle les a ensuite récupérés  le dimanche après-midi. Lundi matin au petit déjeuner, elle se rend compte en faisant les cartables que Lila a une interrogation, et qu’elle n’a rien étudié.

Tout à coup, c’est la tempête émotionnelle, elle crie, se fâche tout rouge, maudit son ex-mari, craint le pire pour l’examen que sa fille va passer, est accablée et en proie à une tristesse qui l’inonde de larmes. Continuer la lecture

Défusion et acceptation chez le thérapeute, exemple de Kasàl’ACT

Défusion et acceptation chez le thérapeute exemple de KasàlACTLes soignants sont tous les jours confrontés dans leur travail à des situations ou des rencontres dont ils se passeraient volontiers dans une version édulcorée de leur vie professionnelle. L’exemple ci-dessous est inspiré d’une expérience vécue, récente, où grâce à des outils tels que la matrice, la défusion et l’acceptation, j’ai pu vivre ce qui pour moi fait sens plutôt que de fuir en dépit du bon sens.

Les circonstances ont été légèrement modifiées de sorte que cette histoire est entièrement vraie bien qu’entièrement ré-imaginée, que personne ne puisse s’y reconnaître et que nous puissions tous nous y  reconnaître. Inspirée par le Kasàlà*(voir le site du Professeur Kabuta – Gent Universiteit), technique d’auto-louange, vous serez peut-être choqué par la fin de l’histoire pensant à avoir affaire à de la forfanterie. Le Kasàlà transcende celui qui l’écrit et l’appelle à être le meilleur de lui-même. Lorsqu’il est partagé publiquement, il transcende celles et ceux qui écoutent l’histoire et s’y reconnaissent à leur tour. Continuer la lecture